Un peu de poésie vinicole
AUTANT EN APPORTE LE VIN
Il m ' est arrivé une histoire dont il faut que je vous donne, si je puis dire, la primeur. C ' était il y a quelque temps,au bal de la Nuits St Georges que j ' ai rencontré la petite Juliénas ,une fille drôlement Gigondas,un sacré beau Meursault,bien charpentée,et sous sa robe vermillon un grand cru classé,avec des arômes de cassis et de fraises des bois. On a dansé Anjou contre Anjou sur un Sylvaner à la mode et plus tard lorsque je lui ai proposé de l ' emmener dans mon Châteauneuf-du-Pape, elle est devenue toute Groze-Hermitage. Le temps d ' aller chercher un Chablis au vestiaire, de mettre un petit Corton dans ses cheveux, on est montés dans ma banyuls et on a roulé jusqu > au matin Ah quelle belle journée !on s ' est baladé Entre-deux-mers, il faisait beau, on a Vacqueyras sur la plage, les pieds dans l ' eau Clairette, on s ' est Pouilly-Fuissé dans les dunes et puis comme le Mercurey montait sérieusement et qu ' on commençait à avoir les Côtes-Roties on a décidé de rentrer. Mais voilà, en partant nous nous sommes retrouvé coincé dans les embouteillages enfin les bouchons, quoi ! Je commençais à Minervois sérieusement et là Julienas et moi, nous avons commencé à nous crêper le Chinon .D ' un seul coup elle a claqué la Corbière de la Banyuls et elle est partie. Je me suis retrouvé comme Macon. Quoi, me suis-je dit, elle s ' est déjà Sauvignon avant même que j ' ai le temps de la Sauternes ! Mais je vous Jurançon, je l ' avais dans la Pouillac, en effet, en, j ' étais tellement Tokay que j ' ai couru après elle dans Lalande et les Chardonnay pour la rattraper. Quand on s ' est retrouvés, et que je l ' ai vu devant moi en Gros-plant, je lui ai dit « ne fais pas ta Pomerol, et ne t ' en va plus Gamay » en pleurant, elle est tombée dans mes bras en Madiran : « ne m ' en veut pas, je voulais juste être sure que ton Saint-Amour était vraiment Sancerre ». Depuis on ne s'est plus cuités.